Terrains viabilisés constructibles : un levier pour le développement urbain durable

Face aux enjeux environnementaux et sociaux croissants, la question du développement urbain durable est plus que jamais au cœur des préoccupations. Dans ce contexte, la place des terrains viabilisés constructibles revêt une importance particulière pour concilier les besoins en logements et en équipements avec les objectifs de préservation de l’environnement et de qualité de vie pour les habitants. Comment ces terrains contribuent-ils à façonner nos villes et nos quartiers de demain ? Quels sont leurs atouts et leurs défis ? Cet article propose d’apporter un éclairage sur ces questions clés.

Les terrains viabilisés constructibles, qu’est-ce que c’est ?

Un terrain viabilisé constructible est un terrain qui a été préparé pour accueillir une construction, qu’il s’agisse d’un logement, d’un équipement public ou d’une activité économique. La viabilisation consiste à réaliser les travaux nécessaires pour raccorder le terrain aux réseaux d’eau, d’électricité, de gaz, d’assainissement et de télécommunications. Elle peut également inclure la création ou l’aménagement de voies d’accès.

Afin de garantir un aménagement harmonieux du territoire et répondre aux exigences réglementaires en matière d’urbanisme et d’environnement, les terrains constructibles doivent respecter certaines règles. Ces dernières sont définies dans les documents tels que les Plans locaux d’urbanisme (PLU) ou les cartes communales, qui précisent notamment les zones constructibles, les prescriptions techniques et les servitudes d’utilité publique.

Les enjeux du développement urbain durable

Le développement urbain durable vise à concilier trois dimensions : l’économie, le social et l’environnement. Il s’agit de créer des villes et des quartiers qui répondent aux besoins des habitants en termes de logements, d’équipements et de services, tout en préservant l’environnement et en favorisant la cohésion sociale. Plusieurs défis sont à relever pour atteindre ces objectifs :

  • Lutter contre l’étalement urbain : face à la croissance démographique et à la demande en logements, il est crucial de limiter la consommation d’espace et de préserver les terres agricoles et les espaces naturels.
  • Favoriser la mixité sociale : il est essentiel de veiller à une répartition équilibrée des différents types de logements (sociaux, intermédiaires, libres) pour éviter la ségrégation spatiale et promouvoir le vivre-ensemble.
  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre : pour limiter l’impact des activités humaines sur le climat, il convient de privilégier les modes de déplacement doux (marche, vélo) et les transports en commun.

La place des terrains viabilisés constructibles dans le développement urbain durable

Les terrains viabilisés constructibles peuvent constituer un levier important pour favoriser un développement urbain durable. Voici quelques-uns de leurs atouts :

  • Optimisation de l’espace : en réutilisant des friches urbaines ou en densifiant les zones déjà urbanisées, les terrains viabilisés contribuent à limiter l’étalement urbain et à préserver les espaces naturels et agricoles.
  • Maîtrise de la qualité environnementale : la viabilisation permet de mettre en place des infrastructures respectueuses de l’environnement, par exemple en choisissant des matériaux durables pour les voiries ou en intégrant des solutions de gestion des eaux pluviales.
  • Favorisation de la mixité sociale et fonctionnelle : en étant bien pensés dès leur conception, les terrains viabilisés peuvent accueillir une diversité d’habitats (maisons individuelles, immeubles collectifs) et d’activités (commerces, services), favorisant ainsi une vie de quartier équilibrée et dynamique.

Toutefois, il est important de souligner que la réussite d’un projet d’aménagement repose également sur d’autres facteurs, tels que la qualité architecturale des bâtiments, l’intégration paysagère ou encore la participation des habitants dans la définition du projet. En outre, si les terrains viabilisés constructibles peuvent être un atout pour le développement urbain durable, ils ne sont pas une solution universelle. Dans certains cas, il peut être préférable de recourir à d’autres formes d’aménagement, comme la réhabilitation de bâtiments existants ou la création de nouvelles zones urbaines.

Des exemples concrets pour inspirer les projets d’aménagement

Plusieurs exemples de projets d’aménagement mettant en avant les terrains viabilisés constructibles peuvent être cités. Parmi ceux-ci, l’écoquartier des Rives de la Haute Deûle, à Lille, a été aménagé sur une ancienne friche industrielle et propose une offre diversifiée de logements et d’activités économiques. Le quartier est également doté d’un réseau de chaleur géothermique et d’un système innovant de gestion des eaux pluviales.

Autre exemple, l’écoquartier Ginko, à Bordeaux, a été conçu autour d’un grand parc central et privilégie les modes de déplacement doux et les espaces partagés (jardins collectifs, aires de jeux). Les terrains viabilisés ont été préparés selon des critères environnementaux exigeants, avec par exemple l’utilisation de matériaux recyclés pour les voiries.

Au-delà des écoquartiers, les terrains viabilisés constructibles peuvent également être mobilisés dans le cadre de projets plus modestes, comme la construction de maisons individuelles groupées ou la réhabilitation d’îlots urbains dégradés.

Les terrains viabilisés constructibles sont donc un outil précieux pour accompagner le développement urbain durable. En optimisant l’espace, en maîtrisant la qualité environnementale et en favorisant la mixité sociale et fonctionnelle, ils permettent de créer des villes et des quartiers à la fois attractifs, respectueux de l’environnement et solidaires.