Location saisonnière : déclaration de revenus et taxe d’habitation, comment s’y retrouver ?

La location saisonnière connaît un essor considérable ces dernières années, notamment grâce aux plateformes en ligne permettant de louer son logement pour de courtes durées. Mais face à cette popularité grandissante, les obligations fiscales des propriétaires sont souvent méconnues. Comment déclarer ses revenus issus de la location saisonnière ? Qu’en est-il de la taxe d’habitation ? Cet article vous propose un guide complet pour vous aider à y voir plus clair.

1. Déclaration des revenus issus de la location saisonnière

Les revenus générés par la location saisonnière doivent être déclarés dans votre déclaration annuelle de revenus auprès des services fiscaux. Selon le type de logement mis en location (meublé ou non meublé) et le statut juridique du propriétaire (professionnel ou non professionnel), les modalités de déclaration diffèrent.

A. Location meublée

Si vous louez un logement meublé, les revenus perçus sont considérés comme des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Deux régimes fiscaux s’appliquent selon le montant annuel des recettes :

  • Régime micro-BIC : si vos recettes annuelles sont inférieures à 72 600 € (seuil pour 2021), vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 50 % pour frais. Vous devez simplement reporter le montant brut des recettes dans la case 5ND de votre déclaration de revenus.
  • Régime réel simplifié : si vos recettes annuelles dépassent le seuil du micro-BIC ou si vous optez volontairement pour ce régime, vous devez remplir la déclaration n°2031 et ses annexes. Vous pouvez alors déduire l’ensemble de vos charges réelles (amortissements, intérêts d’emprunt, travaux, etc.) pour déterminer votre bénéfice imposable.

B. Location non meublée

Pour les locations non meublées, les revenus sont considérés comme des Revenus Fonciers. Là encore, deux régimes fiscaux existent :

  • Régime micro-foncier : si vos recettes annuelles sont inférieures à 15 000 € (seuil pour 2021), vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 30 % pour frais. Vous devez simplement reporter le montant brut des recettes dans la case 4BE de votre déclaration de revenus.
  • Régime réel : si vos recettes annuelles dépassent le seuil du micro-foncier ou si vous optez volontairement pour ce régime, vous devez remplir la déclaration n°2044 et ses annexes. Vous pouvez alors déduire l’ensemble de vos charges réelles (intérêts d’emprunt, travaux, etc.) pour déterminer votre revenu foncier imposable.

2. Taxe d’habitation et location saisonnière

La taxe d’habitation est un impôt local dû par l’occupant d’un logement au 1er janvier de l’année d’imposition. Toutefois, en cas de location saisonnière, la situation est différente :

  • Pour le propriétaire : si vous mettez en location saisonnière votre résidence principale ou une résidence secondaire, vous n’êtes pas redevable de la taxe d’habitation pour les périodes où le logement est occupé par des locataires saisonniers. En revanche, si votre logement est vacant au 1er janvier, vous devrez payer la taxe d’habitation.
  • Pour le locataire saisonnier : en tant que locataire de courte durée, vous n’êtes pas redevable de la taxe d’habitation pour le logement loué. Cependant, vous pouvez être soumis à une taxe de séjour, dont le montant varie selon la commune et la catégorie du logement (hôtel, meublé de tourisme, etc.). Cette taxe est généralement perçue par le propriétaire qui doit ensuite la reverser à la collectivité territoriale.

3. Conseils pour optimiser sa fiscalité en location saisonnière

Pour alléger votre fiscalité et éviter les mauvaises surprises, voici quelques conseils à suivre :

  1. Choisir le régime fiscal adapté : comparez les avantages du micro-BIC ou micro-foncier et du régime réel en tenant compte de vos charges réelles et de votre situation personnelle (tranche d’imposition, autres revenus, etc.). N’hésitez pas à solliciter un expert-comptable pour vous accompagner dans cette démarche.
  2. Conserver les justificatifs de vos dépenses : en cas de contrôle fiscal, il est primordial de pouvoir justifier vos charges déductibles. Gardez donc précieusement vos factures, contrats d’emprunt et autres documents relatifs à la gestion de votre location saisonnière.
  3. Ne pas sous-estimer la taxe de séjour : renseignez-vous sur le montant et les modalités de perception de cette taxe auprès de votre commune et intégrez-la dans votre tarification afin d’éviter toute surprise pour vous et vos locataires.
  4. Vérifier les règles locales en matière de location saisonnière : certaines communes imposent des restrictions ou des obligations spécifiques aux propriétaires (déclaration préalable, limitation du nombre de jours de location par an, etc.). Informez-vous auprès des services compétents pour vous assurer que votre activité est conforme à la réglementation en vigueur.

Pour gérer au mieux la fiscalité liée à la location saisonnière, il est essentiel de bien connaître les règles applicables en matière de déclaration des revenus et de taxe d’habitation. En suivant ces conseils et en restant vigilant sur les évolutions législatives, vous pourrez profiter pleinement des opportunités offertes par cette activité tout en respectant vos obligations fiscales.